Poème Manuela Parra in Quand les arbres parlaient la langue des cigales Edition Bilingue Poesia GARVM

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HOMMAGE A MARCOS ANA 

 LE PRISONNIER


Après le mur je ne sais plus marcher

liaisons impossibles des pas par-delà la limite

quelques mètres permis encadrent ma raison

après cette frontière, je la perds sans façon

 

Je freine

face à ce mur que ma tête bâtit

cette maudite  prison dépourvue de barreaux

efface l’horizon des désirs d’aventures

la porte de la cage peut bien rester ouverte

je loge à l’intérieur bercé au son des clés

 

Je suffoque

à l’idée d’être libre et d’aimer

de parcourir sans fin les lumières incertaines

pour tisser un futur fabriqué à la chaîne

 

Je bloque

malgré l’appel des vagues envoutantes

malgré l’offrande à la nuit tumultueuse

malgré les arbres verts dans les rues animées

 

Je lutte

au bras de l’espérance

pour apprendre à marcher

au-delà du trait qui me fera chuter


Un pas, stop…

je suis vaincu, ils ont gagné

je suis hors de la cage

ma vie est une cour carrée.

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