ANTHOLOGIE
POESIA Y ALEGRIA VOCES DEL EXTREMO MOGUER 2022
Coordonnée par Angela Orihuela Martin
Éditeur La Voragine
POEME DANS L'ANTHOLOGIE :
"DANS LE VENTRE DES VILLES CLOSES"
Manuela Parra
Métamorphose Silence Invisible Parenthèse Cycle Ephémère Paradoxe
Fragmentation « Virtualise » Transfuge Bruit Vulnérable
Confinés, à l’arrêt,
un charivari de mots empruntés à la radio forme des jours à la
chaîne.
Des parenthèses aux signes invisibles jalousent les spirales et
les cycles du temps.
Invités au voyage, on virtualise nos vies.
Paradoxe, les machines norment les rêves.
On choisit encore leurs formes
parmi les repères fracturés de nos banquises intérieures
au risque de faire fondre le sens et la raison.
Une métamorphose est en marche vers un monde opaque
où l’invisible progresse où l’éternel devient éphémère…
Un monde dénué de bons sentiments,
peuplé d’êtres invulnérables,
sans carapace parce que sans désir.
« Avec le temps, va
tout s’en va…l’autre en qui on croyait… »[1]
Et cet écho au loin dans les rues de la ville…
d’une chanson fredonnée au rythme des révolutions intérieures
devenues extérieures …
Un souvenir…
Des autres serrés comme dans une boîte de sardines,
en défilé proférant des cris et des slogans…
De la promiscuité des corps riant, enchevêtrés par l’amour ou
l’amitié, …
De l’odeur de la sueur des corps humides,
presque un bruit de crépitement dans une poêle à frire.
A présent, un bras frôlé devient précipice, geste proscrit, danger, erreur, phobie.
On écoute, on regarde la fragmentation du corps social à l’œuvre
jusqu’à l’émiettement ultime, jusqu’à dissoudre les sentiments.
Un temps propice à l’émergence de mauvais messies,
ceux qui font sombrer dans l’absurdité d’une vérité noire et
effroyable…
ceux qui font appliquer à la lettre les cadences infernales
en immortalisant les forces obscures de la destruction d’un temps
aimant.
Pourra-t-on déconstruire ce pressentiment sordide
en marchant les yeux ouverts sur la vie ?
en empruntant les chemins de la mémoire ?
en tirant les leçons de ces temps singuliers calfeutrés,
à distance, en silence, tête courbée, pour maudire, ou détester ?
Pourra-t-on sentir à nouveau la douceur de postillons aimant
se déposer sur les rives de nos lèvres ?
Ceux qui empêchent de chavirer dans l’absurdité ?
« Dans le ventre
des espagnoles, il y a l’espoir qui gronde … »[2]
Espoir…
Dans le ventre de la
ville close.
EN EL VIENTRE DE LA CIUDAD
AMURALLADA
Metamorfosis - Silencio -
Indolencia - Invisible - Paréntesis - Ciclo - Goteo - Paradoja Fragmentación -
"Virtualiza" - Transfuga " - Adoctrinar" -
Ruido - Vulnerable
Encerada,
Algunas palabras oídas forman mis días en cadena.
paréntesis con signos invisibles
celosos de las espirales del ciclo del tiempo.
Invitada al viaje de una vida virtuale…
Las máquinas rigen mis sueños, pero elijo sus formas
entre las referencias fracturadas de mi banquisa interior
a riesgo de fundir el sentido y la razón.
Metamorfosis hacia un mundo opaco,
un mundo desprovisto de buenos sentimientos,
poblado por seres "blindados", invulnerables,
sin coraza porque ya sin deseos.
“AVEC LE TEMPS... va tout s’en va… l’autre en qui l’on croyait…» (Léo Ferré)
"Con el tiempo, todo desaparece...”
Un recuerdo...
De una canción tarareada al ritmo de las revoluciones interiores
ahora “exteriores “
Y este eco en las calles de la ciudad.
De las huelgas,
De otros desfilando apretados como en una lata de sardinas,
profiriendo gritos …
De la promiscuidad de cuerpos risueños,
enredados por el compromiso, el amor o la amistad...
Del aroma a sudor y del calor en los cuerpos húmedos,
casi el sonido del crepitar en una sartén.
Ahora el roce de un brazo se convierte en un precipicio,
gesto proscrito, peligro, error, fobia.
Escuchamos, observamos
la fragmentación del cuerpo social
hasta el desmoronamiento definitivo,
hasta la disolución de los sentimientos.
Una época propicia por malos mesías
los que nos hunden en el absurdo
de una verdad negra y aterradora...
los que aplican las cadencias infernales
al pie de la letra
inmortalizando las fuerzas oscuras
de la destrucción de un tiempo de amor
en la ciudad amurallada...
¿Podemos destejer este sórdido presentimiento
caminando con los ojos abiertos por la vida
siguiendo los senderos de la memoria
aprendiendo la lección de estos tiempos de encierro,
a distancia, en silencio,
con la cabeza gacha, para maldecir, o para odiar?
¿Podremos volver a sentir la dulzura de las gotas de saliva amadas
en el borde de nuestros labios?
¿esas que nos impiden zozobrar en lo absurdo?
“ESPOIR…dans le ventre des espagnoles, il y a l’espoir… » "ESPERANZA" (chanson de Léo Ferré)
en el vientre de la ciudad amurallada.
[1] « Avec le
temps » 1971 - Auteur compositeur interprète : Léo Ferré
[2] « L’Espoir » 1974
- Auteur compositeur interprète : Léo Ferré
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