EXPOSITION
SUR LES PAS DE MANOLO VALIENTE 
                LE 28 NOVEMBRE 18H  

     salle d'exposition du Lycée jules Guesde  
                accès par 119 avenue de Lodève                     

LORS DE L'INAUGURATION DES 
 4e RENCONTRES FRANCO-ESPAGNOLES

                                                               
     


  


Manolo Valiente est né en 1908 dans une famille pauvre du quartier populaire de la Macarena à Séville. Son père meurt quand il a 8 ans. Il part avec sa mère et son frère s’installer à Moron de la Frontera à 60 km de Séville. Puis sa famille l’envoie à quelques kilomètres vivre dans une ferme pour garder des porcs.

 La soif d’apprendre 
Malgré la nostalgie de la rupture familiale, il apprend et puise à la campagne les ingrédients de son amour pour la nature. De retour à Moron de la Frontera à l’âge de 13 ans, il devient apprenti dans l’atelier d’un sculpteur sur bois. En 1929, il s’installe à Séville et travaille dans  des ateliers de sculpture sur bois pour l’Exposition iberoamericana. Il fréquente les cours du soir du sculpteur Francisco Marcos à l’Escuela de Artes Y Oficios. Il préparera le concours d’entrée à l’école normale qu’il réussira mais il ne pourra financer les études  devenues payantes.
 Après un rapide séjour à Madrid où il tente de poursuivre sa formation artistique, il revient à Moron de la Frontera et reprend l’atelier de son maitre. Il donnera un tour plus artistique à ses créations et commencera à écrire. Emporté par la fougue de la deuxième République, il milite aux jeunesses socialistes. Enfin, à la demande de l’ancien maire de Séville devenu député, il rejoint Madrid, travaille au Ministère de l’emploi en 1932. Il participe à la vie artistique de la capitale, fréquente des cercles artistiques et fait partie du groupe d’artistes Tierra. Il s’adonne à ses passions : l’étude et la lecture.

 L’homme engagé 
Il milite au parti communiste espagnol et quand la guerre civile éclate en 1936, il gagne le front où il sera blessé en juillet 1937à  Somosierra dans la sierra de Guadarrama. Il sera évacué vers un hôpital à Madrid où on lui placera une un corset de plâtre. Au fur et à mesure de l’avancée des troupes fascistes, il sera déplacé d’hôpitaux en hôpitaux jusqu’à se retrouver avec un groupe d’infirmes, de vieillards, de malades, de mutilés dans une bâtisse à Darnius près de Figueras. Persuadé qu’il doit fuir dans la forêt malgré la douleur provoquée par son corset quand il marche, il emprunte le chemin de l’exil.

L’exil et les camps en France Comme 500 000 réfugiés espagnols, il sera contraint à l’exil vers la France lors de la « Retirada » en février 1939. Il traversera la frontière par le col de Lill dans les Pyrénées Orientales. 

Par la suite, hospitalisé et enfermé de 1939 à 1942 dans les camps de Bram, d’Argelès-sur-Mer, de Barcarès, il écrira des poèmes et gravera sur des morceaux de bois ramassés sur les plages des camps, les conditions de l’internement des Espagnols derrière des barbelés. 

Parmi sa production artistique et poétique qu’il réalise dans les camps, Manolo Valiente choisira 15 poèmes et 15 gravures qui composeront le recueil ARENA Y VIENTOIl le publiera à compte d’auteur grâce à un prêt en février 1949. 

Il souhaite ainsi commémorer le triste anniversaire de la Retirada dans une période où le pouvoir en place tente d’effacer cette histoire ainsi que le rôle des Espagnols dans la Libération de la France. Il emprunte le pseudonyme de « Juan de Pena » (Jean de Peine), pour dépersonnaliser son recueil avec l’espoir que tous les Espagnols se reconnaitront dans son témoignage des camps.  

ARENA Y VIENTO nous livre une histoire émouvante de l’homme au cœur de son dénuement physique et moral, de son désespoir face à l’attente, des doutes qui l’assaillent, de la lutte contre la mort, le sable et le vent, des conditions de vie, des barbelés qui séparent, réunissent ou que l’on croit dans sa bouche quand on n’arrive plus à parler…. Manolo Valiente ne retournera jamais en Espagne. Il s’installera dans les Pyrénées Orientales, à Banyuls, Perpignan…et exercera principalement le métier de sculpteur et de peintre. 

On lui doit de nombreuses œuvres sculptées et la création de la Fondation Machado où il occupera le poste de Secrétaire général durant plusieurs années. Il est à l’origine de la pose de la boite aux lettres sur la tombe du Poète dans le cimetière de Collioure. 

Artiste et humaniste bienveillant, Manolo Valiente écrira sa biographie, des articles et d’autres recueils de poèmes avec l’espoir d’éveiller les consciences et de dénoncer l’inconcevable violence infligée à la condition humaine.  

 Son œuvre est également un espoir. Il nous le confie dans l’extrait de son recueil  « Comme dans l’an mille ou un carré dans le cercle » qu’il publiera en 1980.

 

I

...La joie passe, blessé   

à mort ;

par la richesse provocante,

par le fanatisme.

Par l’incommensurable

bêtise des hommes .

Et elle chante

malgré tout

l’espoir de vivre

dans un monde d’amour…

 

X

...Si tout cela

te parait

insensé,

ne me dis rien

quand même.

Laisse-moi être

dévoré

par ma propre

faim

de vouloir

m’aimer

dans les autres.

 

Manolo Valiente s’éteindra en 1991 à l’âge de 83 ans. Il est enterré dans le cimetière de Banyuls.

 

 










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