Picasso- Arias 
une histoire d’Amitié qui deviendra un Musée

LE 2 DECEMBRE 2023 14H30
AUDITORIUM DU MUSÉE FABRE 
 MONTPELLIER 

4e ÉDITION DES RENCONTRES FRANCO-ESPAGNOLES






Picasso- Arias : une histoire d’Amitié qui deviendra un Musée

  1947 : Une rencontre à Vallauris

Picasso vient de s’installer à Vallauris pour explorer un matériau nouveau pour lui, la céramique, dans l’atelier Madoura. Eugène Arias, républicain espagnol, après les combats de la guerre civile, les camps de réfugiés et les années d’engagement dans la Résistance, vient également d’arriver dans la ville des potiers pour y ouvrir un salon de coiffure. 

Il n’aurait été qu’un exilé républicain parmi d’autres si Picasso n’avait cherché un jour un coiffeur dans le village. D’emblée l’amour de l’Espagne et leur actif engagement antifranquiste les rapproche. 

Arias va devenir l’un des amis les plus constants de Picasso durant cette période de sa vie. Jusqu’au décès de l’artiste en 1973 il sera, certes, son coiffeur mais surtout son confident, son compagnon de corrida, celui avec qui il récite les vers les plus connus de la grande poésie espagnole et, dans le cercle des intimes, son principal interlocuteur républicain. 

Au centre d’un réseau d’aide aux Républicains espagnols il confiera d’ailleurs à Arias un rôle de relais et de filtre entre lui et les exilés qui souhaitaient le rencontrer. 

Ils sont si proches que Picasso sera son témoin de mariage en février 1950 et qu’il signera « el padre » ou « su segundo padre » sur certaines des dédicaces de lithographies, livres ou photos qu’il lui offre. Fidèle entre les fidèles pendant vingt-six ans, Arias l’accompagnera jusqu’au moment des adieux pour l’envelopper dans une grande cape espagnole lors de la veillée funèbre.

Un Musée au nom de l’art et à l’amitié :  Musée Picasso, Collection Eugenio Arias à Buitrago del Lozoya (Madrid)

Au fil des années Picasso offre à son ami de nombreux dessins, gravures, céramiques, affiches et livres dédicacés à l’occasion de ses anniversaires ou comme cadeau de Noël.  

Et pour lui montrer le respect qu’il a pour son métier il crée pour lui des œuvres uniques comme des plats à barbe dédicacés à son nom, décorés à son intention de motifs taurins et de scènes tirées de Don Quichotte

Il transformera ensuite le coffret de bois où Arias range ses instruments de coiffure en objet d’art en l’ornant de scènes tauromachiques dédicacées à son nom, pyrogravées sur le couvercle et les côtés et il lui offrira l’Oiseau du Progrès, gravé sur une grande plaque de mâchefer, pour fêter l’agrandissement du salon de coiffure.

Au nom de son idéal républicain, Arias ne voulait pas être seul à bénéficier avec sa famille de ces cadeaux, reflet de leurs conversations amicales et de leurs engagements antifranquistes. 

Picasso ne disait-il pas : « ma peinture n’est pas faite pour décorer les appartements » ?  

Le projet d'Arias était de partager ces témoignages d’amitié avec les habitants de son village natal et de créer un musée qui donnerait une autre image de Picasso, « un génie sans piédestal », lorsqu’à la fin de la dictature il pourrait rentrer en Espagne.

Le 5 mars 1985 le Musée Picasso collection Arias était inauguré. Ne transigeant d’aucune façon sur son projet,  il n’avait cédé sa collection à la Communauté de Madrid  qu’à la condition expresse que le Musée  soit créé dans le village de Buitrago.

 




     





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